Depuis janvier 1994, dans le cadre(marco) de la Conférence
du désarmement des Nations-Unies, des négociations ont été conduites en
vue de(en pos de) la conclusion du Traité
d'interdiction(prohibición) complète des essais
nucléaires. Malgré(a pesar de) la complexité des
négociations, on peut aujourd'hui raisonnablement espérer qu'on n'assistera
plus, dans aucune partie du monde, à une reprise(retoma, repetición)
des explosions même pour des essais d'armes de très faible(débil)
énergie. La France, qui a signé, en 1996, le Traité d'interdiction complète
des essais nucléaires, a commencé immédiatement à démanteler(desmantelar)
le Centre d'expérimentations du Pacifique, opération qui sera très
prochainement achevée(culiminada). Cela ne veut
malheureusement pas dire que la France comme les autres puissances(potencias)
va renoncer à son armement nucléaire, cela signifie simplement que l'on
dispose désormais(a partir de entonces) de techniques de
simulation qui permettent de faire l'économie(evitar)
des essais en puissance réelle.
La mise en oeuvre(puesta en marcha) du programme de
simulation devrait en effet permettre d'obtenir, en laboratoire, des
informations qui ne pouvaient être obtenues jusqu'ici que par
l'expérimentation directe.
Si la simulation est aujourd'hui possible, c'est en grande partie(parte)
grâce aux progrès enregistrés dans la capacité des ordinateurs, mais c'est
surtout grâce à la mise au point(puesta a punto) du
laser mégajoule qui permet l'inflammation et la combustion de matières
thermonucléaires à une micro-échelle(microescala). Ce
programme de simulation, qui devrait débuter(iniciarse, ponerse en
marcha) en 2006 à puissance réduite puis en 2010 à pleine
puissance, est très ambitieux et dès lors très coûteux(costosos)
puisqu'il pourrait, selon(según) les estimations
actuelles, s'élever à près de 16 milliards(miles de millones)
de francs.
Si on a procédé jusqu'à maintenant à des essais en vraie grandeur(a
lo grande, a gran escala), c'est que les phénomènes
extraordinairement complexes qui régissent(rigen) le
fonctionnement des armes nucléaires ne pouvaient être étudiés qu'au cours
d'expériences(con la ayuda de experiencias) permettant
d'obtenir des températures, des pressions et des vitesses(velocidades)
comparables à celles qu'on aurait obtenues en faisant exploser une arme
réelle.
À partir du moment où la France avait décidé de se doter d'armes nucléaires,
les essais étaient nécessaires.
Comme le notait M. Lucien Michaud, un des responsables de la Direction des
Applications Militaires (DAM) du CEA 35: "Un engin(artefacto)
nucléaire est un objet trop complexe pour être simplement conçu(concebido)
par le calcul sans aucune mise au point expérimentale. Sans confirmation
possible par l'expérience, aucune innovation scientifique ou technologique
n'aurait pu être introduite dans les armes dont(que) nous
disposons, aucune arme nouvelle n'aurait pu être créée."
Il faut d'ailleurs remarquer que tous les pays qui se sont dotés de l'arme
atomique ont procédé à de multiples essais :
- 1 057 aux États-Unis,
- 715 en URSS,
- 45 en Grande-Bretagne,
- 46 en Chine.
Avec les 210 essais(ensayos) français, on arrive ainsi à
un total de plus de 2 000 explosions expérimentales dans le monde.
Comme dans tous les autres secteurs de la recherche(investigación),
les résultats des expériences ont servi à concevoir(concebir)
des engins plus puissants, plus précis ou répondant mieux aux attentes(expectativas)
des utilisateurs et, dans ce cas particulier, aux demandes spécifiques des
militaires.
L'énergie dégagée(liberada) par une explosion n'est, de
fait, pas le seul paramètre intéressant. Les moyens de mesure(medida)
de plus en plus sophistiqués qui ont été utilisés permettaient en effet
d'obtenir de nombreuses autres indications telles que(tales
como) la température, la pression, les flux de déplacement(flujos
de desplazamiento) des éléments ou encore les réactions de ces
différents éléments entre eux. Tous ces paramètres scrupuleusement
enregistrés devaient permettre, une fois(vez) comparés aux
prévisions théoriques, soit(o...) de valider
soit(o...) de modifier les processus de fabrication
des armes.
Engagées(comprometidos) dans une course sans fin pour
augmenter la puissance de leurs armes, les grandes puissances ne pouvaient
pas renoncer aux essais. À partir du moment où on acceptait de rentrer dans
une logique de compétition entre États et entre blocs, il fallait(hacía
falta) obligatoirement faire progresser la puissance et
l'efficacité(eficacia) de ses armes pour ne pas prendre de
retard sur les autres.
Ainsi(de este modo) la France, en une trentaine d'années,
est passée de la simple bombe A aux bombes à fission renforcée(reforzadas)
pour en arriver comme les autres aux bombes H utilisant les réactions
thermonucléaires. (...)
Malgré les précautions prises(tomadas), il est indéniable(innegable)
que tous ces essais ont entraîné(arrastrado, supuesto) des
retombées radioactives(lluvias radioactivas) et ont
généré des déchets(residuos). La seule(única)
manière d'éviter les conséquences écologiques et sanitaires de ces essais
aurait été de renoncer aux armes nucléaires. Il aurait fallu pour cela(para
ello hubiera hecho falta) initier une autre politique de défense,
mais ceci relève(poner en pie, necesita) d'un autre
débat."
Fuente:
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