| Instruire et amuser
 Jules Verne est contemporain d'importants développements(consecuencias) de la science 
    et des techniques, de l'expansion du capitalisme, des grands voyages de 
    découverte(descubrimiento) et des conquêtes coloniales. Amené(inducido, 
    dispuesto) à publier ses textes dans un 
    périodique d'éducation et de récréation, il va donner comme toile de fond(telón 
    de fondo) à 
    ses intrigues le monde entier, ce monde que cherche précisément à 
    domestiquer alors l'activité européenne. Le contrat de lecture proposé par 
    Verne répond à une double exigence: il s'agit(se trata) d'instruire en amusant et 
    d'amuser en instruisant le jeune public auquel il s'adresse. Hetzel, dans 
    l'avertissement qui ouvre les Voyages et Aventures du capitaine Hatteras 
    (1866), définit les objectifs visés par l'œuvre(a los que 
    aspira la obra): «Ce qu'on promet si 
    souvent, ce qu'on donne si rarement, l'instruction qui amuse(divierte), l'amusement 
    qui instruit, M. Verne le prodigue sans compter dans chacune des pages de 
    ses émouvants récits(relatos). [...] Son but(fin, 
    objetivo) est, en effet, de résumer toutes les 
    connaissances(conocimientos) géographiques, géologiques, physiques, astronomiques, amassées(amontonados, 
    reunidos) 
    par la science moderne, et de refaire, sous la forme attrayante et 
    pittoresque qui lui est propre(propia), l'histoire de l'Univers.»
 
 Des explorations orientéesLe projet de Jules Verne se trouve soumis d'emblée(sometido) 
    à des contraintes(obligaciones) 
    d'ordre technique. Comment rendre compte(dar cuenta de)
    par le biais de l'écriture(por medio de la escritura) de 
    voyages imaginaires destinés à résumer les connaissances encyclopédiques du 
    temps? En créant des fictions qui explorent, dans des proportions diverses, 
    et quelquefois conjointement(conjuntamente), l'axe(eje) temporel et l'axe spatial; 
    dans ce 
    dernier cas(en este último caso), le romancier jouera d'oppositions entre l'ici de son jeune 
    lecteur et un ailleurs(otro lugar) orienté: le haut, avec ses expéditions aériennes 
    (Autour de la Lune, Cinq Semaines en ballon, De la Terre à la Lune); le bas, 
    avec ses explorations souterraines ou sous-marines(submarinas) (Vingt Mille Lieues(leguas) sous 
    les mers, Voyage au centre de la Terre); le lointain(lejano), avec ses multiples 
    quêtes(búsquedas) (Aventures de trois Russes et de trois Anglais dans l'Afrique 
    australe, le Château(castillo) des Carpathes, Un drame au Mexique, Huit Cents Lieues 
    sur l'Amazone, Voyage à travers l'Inde septentrionale, Michel Strogoff de 
    Moscou à Irkoutsk, le Phare du bout(fin) du monde, le Tour du monde en 
    quatre-vingts jours).
 
 
 Du roman d'aventures au récit initiatique. Un héros, une quête.
 Les récits de Jules Verne répondent à l'économie classique du roman 
    d'aventures. Un héros doit lever une série d'obstacles pour parvenir à 
    accomplir(realizar) la tâche(tarea) qu'il s'est assignée ou qu'on lui a confiée. L'objet de 
    la quête – un voyage en ballon, la traversée(travesía) de la Russie de Moscou à 
    Irkoutsk, la recherche(búsqueda, investigación) du pôle Nord – fournit autant de prétextes à 
    vulgarisation scientifique, conformément à(conforme a) l'idéologie scientiste qui domine 
    à cette époque. On ne s'étonnera(sorprenderá) pas dans ces conditions de trouver dans 
    cette œuvre tant d'explorateurs, de scientifiques, d'ingénieurs capables de 
    résoudre les problèmes qui se posent à eux(que se les 
    presentan) et d'expliquer par la même 
    occasion aux jeunes lecteurs les mystères d'un vaste monde, que l'on aborde 
    alors avec une frénésie de savoir.
 
 
 L'imaginaire romanesque(novelesco).
 Pourtant(sin embargo), les romans de Jules Verne ne se contentent pas de glorifier la 
    machine, de dresser(elaborar) le catalogue des nouvelles inventions technologiques ou 
    de vanter(alabar) les prouesses(proezas) de l'industrialisation. S'ils n'étaient que cela, 
    ils risqueraient fort de ne plus guère nous intéresser aujourd'hui(que 
    ya no nos interesáramos hoy) qu'à 
    titre de témoignages(testimonio, prueba) quasi archéologiques sur une étape du développement 
    humain totalement révolue. Ils vont bien au-delà(más allá) de cet aspect purement 
    documentaire par la puissance(poder, potencia) de l'imaginaire qui se déploie(despliega) dans ces pages. 
    De nos jours, la critique a sensibilisé les lecteurs à cette dimension de 
    l'œuvre qui a très bien pu échapper(escapar) à ses contemporains. Ainsi Simone Vierne 
    a-t-elle dégagé(despejado) de façon convaincante(de 
    manera convincente) la composante(componente) initiatique sous-jacente(subyacente) 
    à la plus grande partie(parte) de la production de Jules Verne. Une étude de 
    l'ensemble(conjunto) de l'œuvre lui a permis de mettre en lumière(sacar 
    a la luz) les archétypes qui 
    gouvernent l'imagination de l'écrivain.
 
 
 La dimension symbolique.
 Dans cette perspective, le héros romanesque, après une phase préparatoire, 
    passe par une mort symbolique (évanouissement(desvanecimiento), 
    perte supposée de la vue(supuesta pérdida vista), 
    combat avec un monstre...) avant de renaître(renacer) à la vie réelle, placée sous le 
    signe des vraies valeurs(valores verdaderos). On trouve cette structure dès Cinq Semaines en 
    ballon. Dans ce «voyage de découvertes en Afrique par trois Anglais», dont 
    le prétexte conjoncturel(cuyo pretexto coyuntural) est la recherche(búsqueda) des sources(fuentes) du Nil, les héros vont 
    traverser en ballon l'Afrique d'est en ouest. Le domestique du Dr Fergusson, Joe, est d'abord(en 
    principio) fasciné par «ce précieux minerai», l'or, qu'il découvre et 
    dont il charge la nacelle du ballon(globo). Cette richesse subite(súbita) le transforme: il 
    devient avide(ávido). Il lui faudra pourtant(sin 
    embargo) la sacrifier partiellement, puis 
    totalement, pour que le ballon reprenne de l'altitude et que ses passagers 
    aient la vie sauve. L'homme ancien est très symboliquement obligé de se 
    dépouiller(despojar) pour que l'homme nouveau puisse advenir – Joe est alors «presque 
    nu». Des structures similaires se retrouvent dans l'œuvre entière de Jules 
    Verne, qui, on le voit, ne se contente pas, comme on l'a longtemps(largamente) cru, 
    d'instruire en amusant un public enfantin(infantil).
 
 
 
 
 Fuente: 
    http://fr.encyclopedia.yahoo.com
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